Au fil des fleurs, scènes de jardins

Du 06 décembre 2008 au 19 avril 2009

Le jardin est un espace scénique. Au gré des saisons, la nature change le décor et les végétaux changent de costume, comme au théâtre. Les hommes, eux, n’ont de cesse d’inventer des décors paradisiaques pour la nature comme pour la scène. Le théâtre leur donne une cinquième dimension, celle de l’illusion. Présentée au Centre national du costume de scène du 6 décembre 2008 au 19 avril 2009, l’exposition « Au fil des fleurs, scènes de jardins » est une invitation à découvrir les différentes techniques de création et de réalisation du décor végétal sur textile, mis au service du costume de scène, à travers une centaine de costumes dont les filles fleurs, la dame aux camélias, la fée lilas, le spectre de la rose, Flore, Iris et Pomone, le chevalier à la rose…

Au fil des livrets de spectacles, les décors plantent les scènes de jardins, tour à tour enchanteurs et maléfiques. D’acte en tableau se succèdent bosquetspar terres, sous bois, forêts, grottes fontaines
Ainsi descendront des cintres ou monteront des dessous du théâtre la forêt endormie de La Belle au bois dormant, ou la forêt profonde de Mélisande, le parc planté de grands marronniers,
propice aux jeux amoureux des Noces de Figaro, ou encore le petit jardin de grisette de Marguerite, dans Faust…

Tels le génie de la nature ou le grand architecte, les costumiers façonnent formes et matières, textiles et ornements pour peupler la scène de créatures du règne végétal, pleines de charme, de fantaisie et de pittoresque.

Les filles fleurs, la dame aux camélias, la fée lilas, le spectre de la rose, Flore, Iris et Pomone, le chevalier à la rose, Carmen et «la fleur que tu m’as jetée»,… s’incarnent, tandis que jardiniers et bouquetières s’affairent à cultiver les plateaux des théâtres. Visions fantastiques et féeriques prennent vie au fil de costumes traités avec le plus grand réalisme ou l’illusion la plus fine, fabriqués à partir de textiles aux motifs tissés ou imprimés, peints au pochoir ou sérigraphiés, brodés de fils ou de paillettes, garnis d’applications ou d’incrustations. Chaque nervure dessinée, chaque pétale découpé, chaque tige brodée, chaque feuillage sérigraphié est un élément d’un décor précis et magique, élaboré grâce aux savoir-faire d’artisans maniant techniques, outillages et matériaux avec science et art. Cet art est le fruit d’une transmission parfois très ancienne, d’une création quotidienne, inspirée des livres de botanique ou née d’une imagination sans limites.

Quelques-unes de ces techniques de création (broderies, dentelles, fleurs artificielles, peinture, applications, sérigraphie, flocage…) sont explicitées dans l’exposition, non seulement par des informations didactiques, mais aussi des échantillons à toucher et à découvrir.

Commissariat de l’exposition et direction artistique

Delphine Pinasa

Delphine Pinasa, alors directrice déléguée du CNCS, a assuré le commissariat de l’exposition « Au fil des fleurs, scènes de jardins ». Delphine Pinasa est aujourd’hui directrice et conservateur du CNCS. Cette historienne de l’art, spécialiste du costume de scène et ancienne directrice déléguée du CNCS depuis 2005 a œuvré pour le Victoria & Albert Museum à Londres, le Ministère de la Culture et de la Communication, puis l’Opéra national de Paris de 1993 à 2005, où elle a notamment été responsable du fonds muséographique des costumes, puis chef du service Patrimoine Costumes de ce théâtre à partir de 2001. Delphine Pinasa a été la commissaire de nombreuses expositions en France et à l’étranger et a publié plusieurs ouvrages, en relation avec ces expositions comme avec l’histoire des costumes de scène.

Bernard Connan

Scénographe de l’exposition

Costumier et réalisateur de costumes, Bernard Connan travaille depuis 1987 dans les théâtres les plus divers. En 1993, il intègre les ateliers de décoration sur costumes à l’Opéra national de Paris. Il a commencé depuis quelques années une carrière de scénographe d’expositions. Il est notamment le scénographe de l’exposition « Opéra côté Mozart » au Centre culturel de Boulogne-Billancourt en 2006.