Théodore de Banville et le théâtre

Du 11 novembre 2006 au 07 janvier 2007

Cette exposition est un hommage à Théodore de Banville, né à Moulins en 1823, mort à Paris en 1891. Grand poète parnassien, orfèvre de la beauté de la langue, accentuant souvent ses vers d’une pointe de fantaisie et d’humour, Banville fut l’ami de Théophile Gautier, de Baudelaire et de Victor Hugo, qui reconnaissaient en lui un de leurs pairs. Il fut aussi un écrivain prolixe, auteur notamment de contes de fées dont il renouvela le genre. Comme ses contemporains, Banville fut attiré par le théâtre, souhaitant ardemment y trouver la consécration. Auteur d’une dizaine de pièces en vers ou en prose, allant de la revue à la tragédie, il fut joué avec succès sur les petits théâtres et les grandes scènes, notamment à l’Odéon et à la Comédie-Française où fut créée sa pièce la plus connue, « Gringoire ».

Mais Banville est aussi, est surtout, un amoureux et un grand érudit du théâtre, doublé d’un critique dramatique passionné. Rien ne lui échappe des textes, du jeu des acteurs, de la mise en scène et des costumes, qu’il décrit avec gourmandise et précision. Enfin, et ce n’est pas là le moins important, Théodore de Banville redécouvrit les Fêtes galantes de Watteau, attirant sur cette peinture l’attention de ses amis écrivains, peuplant ses propres œuvres des gracieuses silhouettes des personnages de la commedia dell’ arte et d’abord d’Arlequin. Quant à Pierrot, il s’y identifia, à travers les grands mimes que furent Deburau et Legrand, passant ses plus belles heures dans ce petit Théâtre des Funambules que sut si bien faire revivre pour nous le film de Carné et Prévert, « Les Enfants du paradis ». Chantre des théâtres du Boulevard du crime que les grands travaux d’Haussmann allaient enterrer, Banville est aussi un des premiers écrivains à découvrir un nouvel univers, celui du cirque, et le héros de ce monde moderne, le clown. Le mythe de l’artiste en clown, que traiteront bien des auteurs et des plasticiens jusqu’aux premières décennies du XXe siècle lui doit beaucoup, son poème du « Saut du tremplin » restant un des plus beaux exemples du genre.